Résumé
Pilote de ligne confirmée, Estelle mène, entre deux vols long-courriers, une vie parfaite avec Guillaume, son mari aimant et protecteur. Un jour, par hasard, dans un couloir d’aéroport, elle recroise la route d’Ana, photographe avec qui elle a eu une aventure passionnée vingt ans plus tôt. Estelle est alors loin d’imaginer que ces retrouvailles vont l’entraîner dans une spirale cauchemardesque et faire basculer sa vie dans l’irrationnel…
Avis CinéSam (film vu le : 07/09/2023)
Les critiques professionnel.le.s ont qualifié “Visions” de thriller “hitchcockien”. Bien que je n’ait visionné aucune œuvre d’Alfred Hitchcock en entier, c’est pourtant bien ce nom qui m’est venu après la séance. En effet, la tension est intense et tient le spectateur en haleine jusqu’au dénouement final.
Du point de vue de la mise en scène, le réalisateur Yann Gozlan présente des plans très jolis à voir. Entre des scènes de dialogues pour faire avancer lentement l’intrigue, il sublime des plans autour de l’eau, que ce soit de la mer ou de la piscine, ainsi qu’autour du monde de l’aéronautique. Ses transitions sont aussi particulièrement soignés. Un exemple : la caméra légèrement de travers avec un angle spécifique filme une carlingue d’avion, qui doucement se transformera en courbes féminines.
On peut bien entendu établir des parallélismes avec son précédent thriller “Boîte noire” : le monde de l’aéronautique, cela va sans dire, avec un certain vocabulaire technique par moments, sans pour autant perdre le spectateur ; et puis aussi ce que j’ai perçu comme un clin d’œil, lorsqu’un des personnages reçoit un message sur son répondeur en tant que “pocket call” ou “appel fantôme” : cela arrive quand un appel est effectué depuis une poche et que le destinataire entend juste des bruits. Ici ce personnage va essayer de comprendre ce qui s’est passé sur base des bruits du message, tout comme le sujet principal de Boîte Noire.
Au casting, on retrouve une Diane Kruger sublime, elle porte admirablement bien le personnage et emmène le spectateur dans ce qu’elle vit. Mathieu Kassovitz est ici dans un rôle plus secondaire mais pas moins important, et pas nécessairement où on l’attend…ce qui montre que c’est un bon acteur. Le casting secondaire s’en tire tout à fait honnêtement aussi, je ne connaissais pas les autres actrices.
Le final permet qu’une boucle soit bouclée : sans spoiler, je dirais simplement que la vision du début réapparaît à la fin…avec toutefois un élément un peu fantastique qui n’est pas expliqué ; on peut le prendre comme une métaphore, c’est ce qui est le plus satisfaisant, pour moi en tout cas.
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