Résumé
Lausanne. Louis est directeur d’une société de pompes funèbres. Célibataire endurci, à 58 ans il se consacre entièrement à son métier et ne peut se résoudre à prendre sa retraite. Igor a 40 ans, un esprit vif dans un corps handicapé : il est infirme moteur cérébral. Igor livre des légumes bios sur son tricycle pour payer son loyer et passe le reste de son temps dans les livres, à l’écart du monde, avec ses compagnons de route, Socrate, Nietzsche et Spinoza. Par un hasard qui n’appartient qu’à la vie les chemins de Louis et d’Igor se croisent. Sur un coup de tête Louis décide d’emmener Igor avec lui. Ils partent tous deux en corbillard conduire la dépouille d’une vieille dame, Madeleine, au pied des Cévennes. A travers ce périple égrainé de rencontres, Louis et Igor vont s’épauler pour conquérir pas à pas un art de vivre, une liberté quant au regard de l’autre, nous délivrant ainsi une leçon ultime : aimer la vie telle qu'elle se donne et se départir de soi.
Avis CinéSam (film vu le : 30/01/2022)
En ce début 2022, Les Inconnus ont annoncé dans les médias qu’ils vont se reformer bientôt. Un des comédiens de ce trio, Bernard Campan, est à l’affiche de “Presque”, en duo avec Alexandre Jollien. Si j’avais déjà vu Bernard Campan dans d’autres films sans ses comparses Didier Bourdon et Pascal Légitimus, qui eux aussi poursuivent leurs carrières chacun de leur côté, c’était toutefois la première fois que je découvrais Alexandre Jollien. Avec Campan ils forment un duo inédit devant et derrière la caméra. Les ressemblances physiques entre les deux sont d’ailleurs flagrantes, on pourrait les prendre pour des frères…je ne sais pas si c’est voulu expressément ou pas.
Igor, interprété par Alexandre Jollien, est un personnage qui gagne à être connu, il est vraiment surprenant ! Après vérification en ligne, l’acteur-réalisateur est avant tout philosophe et écrivain Suisse, récompensé par plusieurs prix littéraires.
“Presque” est en partie biographique semble-t-il et offre donc une vision philosophique, un regard sur la vie et sur la mort ; d’ailleurs de nombreux philosophes sont cités à ce sujet tout au long de l’histoire. Cela remet les choses en perspective et nous rappelle que les apparences sont souvent trompeuses, il ne faut pas se fier à elles.
Bien entendu un message évident sert une belle histoire, que je qualifierais à mi chemin entre la série “Six Feet Under” (HBO, 2001-2005) et “Intouchables” (O. Nakache/E. Toledao, 2011). On pensera inévitablement aussi au “Huitième Jour” (J. van Dormael, 1996). Cela fait du bien de voir ces bonnes valeurs de tolérance et d’amitié véhiculées ainsi. Aussi le scénario est cohérent et nous embarque pendant 1h30, avec une révélation vers la fin que je n’avais pas vue arriver, et qui explique certaines interrogations apparues plus tôt dans le film.
En bref il s’agit d’un film drôle et émouvant que je ne peux que recommander à tous.
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