Résumé
En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Goldman, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l’issue du procès incertaine.
Avis CinéSam (film vu le : 24/10/2023)
Ce qui marque en premier est le format au ratio 1:33 (“4:3”), celui qui était la norme des téléviseurs des années 1970 ; je pense que c’est voulu pour mieux nous plonger dans l’ambiance de l’époque.
Il s’agit bien évidemment d’un film de procès, d’après une réalité historique dont j’ignorais tout, je l’avoue humblement. L’histoire de la vie du demi-frère du chanteur Jean-Jacques Goldman m’a passionné, cet homme anticonformiste était un personnage captivant.
Sur fond d’antisémitisme, de haine et de mensonges, se déroule sous nos yeux une joute verbale qui détermine l’avenir de l’accusé. Ce dernier prend souvent la parole, parfois à bon escient pour des bons mots, parfois moins. Les dialogues sont ciselés, bien écrits, et bien qu’on soit dans le domaine judiciaire, le film est relativement abordable, je pense ; il est en tout cas fascinant.
Le bémol habituel concerne deux scènes de tabagisme : une fois le cigare dans le bureau de l’avocat Kiejman, puis en cellule plus tard… bien que cela n’apporte rien une fois de plus, cela reste anecdotique et acceptable vu l’époque et la faible mise en avant.
L’interprétation des acteurs est magistrale, bien sûr du côté des avocats et magistrats (Arthur Harari, Nicolas Briançon, Stéphan Guérin-Tillié, Aurélien Chaussade…), et aussi par le principal intéressé Pierre Goldman, interprété brillamment par Arieh Worthalter, acteur franco-belge encore trop peu connu, ayant pourtant reçu le Magritte du meilleur acteur en 2019 (Girl) et en 2020 (Duelles). Par moments, sa prosodie ma fait penser à celle d’Emmanuel Macron…il pourrait sans trop de difficultés incarner le Président Français !
Le verdict final est bien celui auquel je m’attendais, même si je ne connaissais pas les faits auparavant. D’ailleurs c’est un petit défaut, le réalisateur aurait pu essayer de nous faire douter davantage de la décision du jury, pour plus de suspense…à mon sens la fin est relativement prévisible, car depuis la moitié de la séance environ, j’étais déjà persuadé de l’issue finale.
Si vous aimez les procès, si vous aussi vous voulez voir comment on défend les injustices, ou si vous avez vécu cette affaire il y a soixante ans et que vous voulez vous y replonger, courez voir ce film.
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